A chaque présentation de la Collection de la Clairière, je reçois toujours la même question : Pourquoi votre nom d’auteur n’apparaît-il pas sur la couverture ?

En plus de préciser que la réalisation d’une collection aussi transversale résulte avant tout d’un travail collectif (The Clearing Project qui apparait sur la couverture), j’aime à y répondre par une autre question : Quel intérêt y aurait-il à le faire ?

Suit alors toujours le même flux de justifications : Reconnaissance, positionnement d’auteur, effet de buzz, besoins de publications pour affirmer sa position de « sachant », … Un vrai parcours du jardin égotique en vérité.

La vérité justement, c’est que derrière un projet de vulgarisation des connaissances des sciences de la Terre, se cache un vrai parcours du combattant, ponctué de doutes, de voies sans issues, de nuits blanches, de frustrations, de renoncements, d’envie d’abandonner, de remise en cause, … Et puis, après avoir poussé votre volonté dans ses derniers retranchements, vous parvenez à isoler, face à cet océan d’ignorance humaine, une « goutte de connaissances » qui vous semble suffisamment belle pour être transmise.

Ce chemin-là vous livre alors un enseignement majeur :

Derrière chaque goutte de connaissances se cache une vague d’humilité humaine.

Ce constat prend une autre dimension si on le reformule sous sa forme contraposée. (Affirmer : « La nuit, tous les chats sont gris » est équivalent à affirmer « mon animal de compagnie n’est pas gris la nuit, donc ce n’est pas un chat »)

« Derrière chaque goutte de connaissances se cache une vague d’humilité humaine. »

revient à dire

« Derrière chaque goutte d’égo se cache une vague d’ignorance »

Et notre Histoire ne manque pas de nous rappeler que, de tout temps, l’ignorance a constitué le frein essentiel qui a empêché l’humanité de grandir. Voilà pourquoi, chez Planet Sapiens, dans un souci pragmatique d’efficacité, nous estimons que, face à la puissance humble de l’intelligence collective, les expressions d’égos individuels ne constituent pas la priorité dont l’humanité a besoin pour grandir. Qui plus est face aux enjeux planétaires actuels.

A une époque où le standard des échanges se résume le plus souvent au carcan des 280 caractères d’un tweet, l’expression de nuances fines n’est vraiment pas favorisée.

Fort heureusement, il semble que l’évidence de certaines vérités s’accommode de ces contraintes de brièveté. Comme ces 12 premières lettres qui répétées par leur anagramme font émerger, à elles seules, le sens de cet article.