Quand l’overdose d’informations hacke l’éducation

L’époque est aux pandémies.

A côté de la plus médiatisée, qui s’en prend aux poumons des plus fragiles de notre espèce, il est une, bien plus insidieuse, qui gangrène les cerveaux, sans limite d’âge, de conditions ou de lieux.

En accordant toute notre attention à des flux d’informations sans profondeur et aux contenus pour le moins biaisés, nous sommes en passe d’en devenir esclaves. L’infobésité et les fake news consomment chaque jour un peu plus nos stocks de « temps de cerveau disponible ». L’addiction à l’information du temps court, les fast-news, a progressivement pris la place de l’éducation, cet apprentissage du questionnement, du doute, de l’incertain qui exige durée et remise en cause continue.

Sans ces réserves de disponibilité cérébrale, nous détruisons notre « capacité à penser » et alimentons alors un déni d’identité sans précédent : Homo sapiens (littéralement celui qui pense), lorsqu’il perd la faculté de penser, renie sa propre nature et cesse d’évoluer en s’adonnant aux chants des sirènes de l’ignorance.

Un signe flagrant de cet arrêt de notre évolution se retrouve dans la manière dont nous considérons l’incertitude. Notre histoire nous rappelle qu’elle a toujours été indissociable du progrès humain, à la base de toute démarche entreprenante.

Aujourd’hui, nous la percevons comme un risque majeur pour le maintien de nos zones de confort. L’incertitude est devenue socialement inacceptable. Du rang de catalyseur de progrès, nous l’avons transformée en source de toutes nos peurs limitantes, jusqu’à l’avoir légalement bannie par l’inscription dans la Constitution du Principe de précaution …

Sur notre » To-do list » déjà bien chargée (dérive du climat, perte de la biodiversité, …), il convient d’ajouter le risque de régression de Sapiens.

Que l’on ne s’y trompe pas, c’est sur ce sujet de notre identité d’Homo sapiens, bien avant le PIB, que doit être porté le débat du risque de décroissance !

Il y a 40 000 ans, l’Europe actuelle était essentiellement occupée par Néandertal. Doté d’un cerveau plus gros que l’envahisseur Sapiens, sa grande mémoire lui permettait d’enregistrer une quantité très importante d’informations. Mais cette capacité de mémorisation hors norme ne lui fut d’aucune aide pour s’adapter à l’arrivée d’un nouvel ennemi, déstabilisant par son aptitude à développer des stratégies d’anticipation. Il ne fallut alors que quelques milliers d’années à Sapiens pour faire disparaître Néandertal et s’en approprier tous les territoires.

Notre propre histoire nous le rappelle : Absorber de l’information, sans capacité à la comprendre ou la remettre en cause, a déjà conduit à l’élimination rapide d’une espèce humaine. En ce début de décennie 2020, Sapiens Connecticus, perfusé consentant à des flux numériques nauséabonds et aveuglants, ressemble à s’y méprendre à son lointain cousin Néandertal…

N’oublions jamais que le droit à l’éducation est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 ou encore la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989. Et ce n’est pas parce que les chaînes d’infos et les réseaux sociaux intrusifs contribuent quotidiennement à bafouer ce droit universel, en toute impunité, qu’il faut accepter d’en faire la nouvelle norme.

Pour la première fois de son histoire, sous prétexte de se préserver de l’incertitude, Sapiens se projette un avenir qui ne donne pas envie.

Que faire alors ?

Assurément, se réapproprier la connaissance de notre planète. Il est des sagesses qui définissent le sens de l’humanité au travers de sa capacité à apprendre à habiter la planète, librement.

Et cette liberté a besoin de lieux sûrs pour permettre de développer la pensée de chacun. A l’heure de défis planétaires inédits, chez Planet Sapiens, nous avons la conviction que les entreprises font partie de ces lieux où il est possible de renouer avec la « capacité à penser » et de booster ainsi l’épanouissement d’Entreprenants déterminés.

Pourquoi les entreprises ? 

Pour 2 raisons :

1)     Parce que ce sont elles qui paieront le plus vite et le plus fort, le prix d’une décroissance cognitive de leur actif essentiel : Sapiens.

2)     Parce qu’elles constituent les sociétés humaines les plus réactives et créatives pour enrayer cette pandémie cérébrale.

Comment ?

Une voie possible par ici